Aujourd’hui, on s’est réveillés encore la nuit, la petite voix demandait de venir dans notre lit, d’avoir un câlin. Puis elle a réclamé son petit déjeuner à tous les goûts, à côté de mon blanc-pomme-amande, pas le choix. Après une effluve et une main dans le dos, je leur ai souhaité bon courage à tous les deux, je sais qu’ils en ont besoin, pour des raisons différentes, sur leur chemin matinal vers l’école et le boulot. Moi je traverse la maison de ma démarche de tortue, je furète, je te fais de la place, dans mon ventre et dehors aussi. Je veux que tout sente la lessive et le séché au vent, pendant que je cueille les figues. J’en ferai encore un drôle de gâteau, tu sais parce que notre lien est sucré… Je lis aussi parce que pendant que tu ondules (ou ne te secoues-tu pas parfois ?), j’aime devenir plus riche, et j’aime entendre des voix, avoir le temps de s’élever, et de rêver. Plus tard ce soir, je dirai encore que tu arrives bientôt finalement. Et je me dis que, pour l’instant à moi seule familière, dans quelques jours tu vas me manquer. Impossible pourtant, tu seras tellement là. Dans une semaine. Je serai entrée dans ce monde ouaté, et m’en remettrai aux gens qui exécutent le ballet des nouveau-nés. Je souhaite de toutes les mains que je pourrais joindre, un peu de temps très vite, de la tranquillité, t’entourer, et te regarder. Je voudrais que tu sentes déjà dans ces poignées d’heure tout ce qu’on a pour toi, que tu attrapes la sérénité. A maintenant et à très bientôt, ma petite bébé.