La seconde où le monde aurait pu s'arrêter
Vingt cinq jours, la fin d'une année scolaire, la rubéole, l'arrivée de l'été, quelques premiers éclats de rire et un concert plus tard...
C'est à la fin de Places au concert de Lou Doillon, pendant le festival Days off, que le monde aurait pu s'arrêter. Parce que cette chanson qui m'emporte très très haut était "en vrai" bien sûr encore plus forte, et qu'en terme d'intensité, ces derniers temps, ici, on bat des records. C'est plus dur, c'est plus rapide, c'est plus rempli, c'est plus réjouissant, c'est plus effrayant, c'est plus éclatant. Mais même si mon coeur a enflé et qu'il y a eu des vagues dans mes veines dans la salle Pleyel, rien ne s'est arrêté. Après on a bu un verre sur la terrasse d'un trottoir parisien à la lueur d'une bougie. Depuis, on a pu boire le biberon du soir dans le jardin en regardant les chèvres dressées sur leurs pattes arrière pour grignoter les branches du saule pleureur, on a fait du clafoutis aux groseilles, on s'est barbouillé de fraise, on prépare les vacances, et on projette plus loin.
Rien ne s'est arrêté, parce que la vie, c'est toujours plus. Je ne sais pas toujours si je pourrai y résister, si je ne vais pas succomber. Mais ça s'est plusieurs fois prouvé, c'est toujours plus.